<h1>Noelfic</h1>

Revolution | Originum


Par : llbartabacll

Genre : Science-Fiction , Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 11

Publié le 25/03/15 à 13:31:07 par llbartabacll

#10 : La vérité au pouvoir

331 ème Cycle – An 434

Le soleil atteignait son point culminant sous les coups de douze heures. Le discours du Président devait se tenir dans un peu moins d’une heure. Selon nos dernières informations, le contenu du discours allait une fois de plus faire l’apologie des forces militaires en Amérique et rappeler que cette guerre était avant tout pour faire régner la paix et la liberté de chacun. En réalité, tout cela pouvait se résumer par un simple « mourrez pour Genesis et revenez pour détruire la Terre ». Ce discours se devait d’avoir quelques changements. C’était de notre ressort de dévoiler aux humains la vérité de tout cela. Nous étions la clé pour montrer au peuple les véritables ennemis qui se cachaient dans l’ombre. Le monde entier devait s’insurger contre Genesis et ce jour était le commencement.
Le bâtiment du bureau exécutif Eisenhower offrait une vue globale du domaine de la Maison-Blanche, de son immense jardin au bâtiment principal. Les visites étaient dorénavant interdites et la sécurité avait doublé, voire même triplé, depuis le retour du Président. Personne ne pouvait entrer ou sortir du domaine sans autorisation. Pour éviter toute alerte, nous installâmes des tyroliennes au toit du bureau exécutif Eisenhower jusqu’à l’aile Ouest de la Maison-Blanche. L’ambiance était conviviale avec Ahern qui, au fond, avait l’air bien plus certain du déroulement de la mission que moi-même. Je me demandais tout de même pourquoi Exodus avait cherché à me sauver. Après tout, je n’étais pas un élément clé pour sauver la Terre. D’après Keops, je représentais la combativité chez les humains, le fait de ne jamais s’avouer vaincu… Cela me paraissait plus être une excuse bateau plutôt que la vérité… Pour moi, je n’étais qu’un membre de plus dans une faction en sous-nombre contre un ennemi clairement devant sur ce point.

"[…] Sinon c’est quoi ton âge ?
- Sur Gliese l’âge n’a plus d’importance. Ça fait bien longtemps qu’on a abandonné ce système. On naît enfant, on devient adulte et enfin on meurt vieux… C’est tout… Tu me donnerais combien sinon ?
- Je dirais la quarantaine à peu près.
- C’est plutôt vieux pour vous ?
- Pas tellement…
- … Bref. Le Président se trouve au deuxième étage dans le salon ovale jaune. Il se repose probablement avec sa famille. Il est l’unique cible, on ne veut aucune autre perte, d’accord ? On entre par l’aile Ouest, on rejoint la pièce et on attrape le Président. On s’en débarrassera là où aura lieu le discours, devant toutes les caméras du monde entier.
- Ça me paraît trop simple dit comme ça.
- Quand c’est bien fait, c’est toujours simple. "

Nous activâmes notre invisibilité et s’élançâmes au-dessus de la West Executive Avenue. Nous atterrîmes silencieusement sur le toit graveleux de l’aile Ouest. Pour esquiver un maximum de gardes ou de membres du personnel, nous continuâmes à avancer prudemment sur le toit du couloir reliant l’aile à la résidence exécutive. Les jardins du complexe étaient bondés de gardes lourdement armé alors, qu’au loin, les journalistes commençaient à s’amasser près du hall d’entrée pour le discours. Nous arrivâmes près de la salle à manger d’Etat situé au premier étage. Après avoir vérifié qu’aucune sécurité n’était activée, nous forçâmes une fenêtre et entrâmes à l’intérieur. La salle, ne servant qu’aux dîners d’Etat, était vide de tout personnel. Nous n’eûmes donc aucun mal à arriver dans l’escalier de service. Nous frôlâmes les murs jusqu’au second étage pour éviter le personnel vagabondant dans les escaliers.
Arrivé au Hall Central, Ahern m’indiqua de contourner l’entrée principale du salon ovale jaune pour ainsi surprendre le Président sur plusieurs côtés de la pièce. Je continuai donc le long du couloir pour me rendre dans le salon des Traités qui servaient également de bureau privée au Président. Pendant que je me déplaçais vers la porte reliant les deux salons, je remarquai sur son bureau le discours qu’il devait tenir dans moins d’une heure. Je m’emparai du document et me mis à le lire. La répétition des mots Extermination et Guerre m’horrifièrent de la teneur du discours. Une nouvelle vision apparut devant mes yeux. Sur le document, se trouvait à présent la phrase « votre choix, Sujet cent vingt-six… Quel est votre choix ? ». L’encre noire encore fraîche coulait lentement sur le reste de la feuille, formant une sorte de visage. Pris de panique, je déchirai le papier et le jetai violemment par terre.

"[…] Kandless bordel ! Tu es en position ?
- Ou-Oui… Désolé, répondis-je fébrilement.
- Ce n’est pas le moment de se perdre. J’identifie trois cibles dans la pièce. Deux adultes et un enfant. On le veut vivant alors aucuns coups de feu. Tu es le plus près alors tu l’attrapes par surprise et c’est réglé. Pigé ?
- On ne peut plus clair ! "

Après un décompte de quelques secondes, nous entrâmes simultanément dans le salon. La cible n’eut le temps de réagir que je l’étreignais déjà autour du cou. Les autres membres de la famille, effrayés par la situation, n’osèrent pas bouger du canapé. Le Président, quant à lui, semblait totalement désintéressé par ce qu’il se passait. "Attend ! " s’interrogea Ahern en le scannant. "C’est bien lui ! " répliqua-t-il immédiatement. Nous nous apprêtâmes à quitter la pièce lorsqu’un son se mit à émettre dans cette dernière. Je me retournai en direction des deux autres membres de la famille. C’est alors que le Président me repoussa et se mit à courir vers le balcon Truman. S’en suivi une explosion qui éclata dans la pièce, éjectant Ahern et moi hors de celle-ci.
Je repris mes esprits, allongé sur le sol. Ahern se trouvait devant moi, répondant sans concession aux tirs ennemis.

"Demande d’évacuation immédiate ! Kandless est sérieusement blessé !
- Négatif, la cible est toujours vivante ! La mission n’est pas terminée !
- Ne sois pas born… ! Keops ? Keo… Pas encore !
- Il se passe quoi là ? demandai-je difficilement.
- Ton armure n’a pas tenu le choc. Prend-ça, dit-il en me donnant une arme. Elle est non létale alors n’hésite pas à tirer. On va terminer le travail, j’ai ma petite idée de l’endroit où se trouve la cible. "

Il me releva et m’appuya contre son épaule. Je n’arrivai presque pas à tenir sur mes deux jambes. Nous mîmes une éternité à rejoindre ne serait-ce que l’escalier de service qui n’était qu’à une dizaine de mètres. Ne tenant plus debout, je trébuchai à chaque marche jusqu’à en tomber. Je me doutai que je perdais peu à peu connaissance, mon arme glissant des mains à plusieurs reprises. Je demandai à Ahern de me laisser là, il savait autant que moi qu’il n’allait pas y arriver avec un poids mort sur les épaules. Il réfuta sans cesse, prétextant que ce n’était pas mon heure pour mourir. Il alla même jusqu’à me porter sur son dos pour ne pas m’abandonner. Finalement, en me voyant me vider de mon sang, il nous enferma dans l’une des pièces du rez-de-chaussée. Il me posa délicatement contre un mur. Il me donna, pour une dernière fois, mon arme et l’unique phrase que je retins dans son discours était « tâche de ne pas mourir ». Il alluma la télévision et ferma la porte, me laissant seul devant une chaîne d’information.
Les bruits de coups de feu n’arrêtaient pas de retentir dans la résidence. Le sang se répandait un peu partout sur l’armure et sur l’arme. Je glissai peu à peu du mur pour tomber tête contre sol. Les coups de feu se fit moindre, je ne savais pas si c’était parce que je perdais connaissance ou alors si Ahern avait finalement échoué. Mes yeux se fermèrent petit à petit, sans que je puisse y faire quelque chose. Le son de la télévision me réveilla quelques instants pour y entendre une déclaration. Je levai difficilement le regard en destination de la télévision accrochée au mur.

"Citoyens du monde entier, ceci est un appel à la rébellion. Non pas une rébellion contre ceux qu’on veut vous faire croire mais une rébellion contre vos véritables ennemis. Cette personne est le Président des Etats-Unis, dit-il avant de dévoiler sa véritable forme robotique et de l’abattre devant la caméra. Ou plutôt, était-ce ce que l’on voulait vous faire avaler ? Vos véritables ennemis sont bien plus vicieux et intelligent que ce qu’on vous dit. Vos véritables ennemis se trouvent chez vous, dans vos pays. Vos gouvernements, qu’importe leur puissance à l’échelle mondiale, sont manipulés pour eux-mêmes vous manipuler par la suite. A leurs yeux, vous n’êtes que des pantins qui vont devenir la source d’une guerre sans pitié et au futur déjà tracé. Cette guerre ne s’achèvera qu’une fois l’extermination totale de la race humaine. Cependant, vous pouvez changer ce futur. Rebellez-vous contre vos véritables ennemis. Faite tomber ceux qui vous dirigent et prenez le pouvoir ! Cela sera difficile, il y aura de nombreuses victimes mais préférez-vous vous battre pour votre famille et votre pays ou vivre pour un système qui veut faire de vous des esclaves ? "

La retransmission coupa directement après. Enfin, je fermai les yeux jusqu’au noir complet avant d’entendre la porte s’ouvrir à nouveau.

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